Le titre de Juste parmi les Nations est une distinction honorifique créée en 1953 par l’État d’Israël, à travers l’Institut Yad Vashem. Il est décerné à celles et ceux qui, non-juifs, ont sauvé des juifs au péril de leur vie pendant la Shoah, sans en attendre de récompense ni de contrepartie.

​

Ces hommes et ces femmes ont agi dans l’ombre, souvent avec des moyens très limités, mais animés d’une conviction morale inébranlable. Leurs gestes de solidarité, leur refus de la haine, leur courage face à l’arbitraire, sont aujourd’hui un témoignage essentiel dans la mémoire de la Shoah.

​

La France compte plus de 4 200 Justes reconnus officiellement. Ils ont été des paysans, des instituteurs, des médecins, des religieuses, des prêtres, des voisins... Des êtres ordinaires qui ont écouté leur conscience, parfois en contradiction avec les lois de l’époque.

​

Les Justes du Juvénat Saint-François de Sales

​

Le Juvénat Saint-François de Sales, situé à Ville-la-Grand à quelques mètres de la frontière suisse, fut entre 1941 et 1944 un lieu clé du sauvetage de réfugiés, notamment juifs. Grâce à la configuration du site et à la discrétion de la communauté religieuse, plusieurs centaines de personnes ont pu franchir la frontière vers la Suisse.

​

Cinq Justes liés au Juvénat :

• Père Louis Favre
  Initiateur des passages clandestins. Résistant, il est arrêté et fusillé en 1944. Il est reconnu Juste à titre posthume.

​​

• Père Gilbert Pernoud
  Passeur principal après 1943, interprète, faussaire et homme de foi, il reçoit le titre de Juste en 1987.

​

• Frère Raymond Boccard
  Veilleur et protecteur, il reçoit la Médaille des Justes et plante son olivier à Yad Vashem.

 

• Père Pierre Frontin
  Directeur du Juvénat, d’abord prudent, il couvre puis participe à l’action de sauvetage. Il est reconnu Juste en 2010.

 

• Huguette Ducoing Baud
  Civile de 20 ans, alliée essentielle des prêtres, elle cache des familles et les guide. Reconnue Juste en 1989.

 

Une mémoire vivante

​

D'autres prêtres et frères, bien que non décorés officiellement, ont également contribué à ces actions :  Père François Favrat, Père Joseph Meynet, Père Claude Charbonnel, Père Michel Ticon ou encore Frère Reynard.