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Pendant l’Occupation, certains lieux ordinaires devinrent des espaces de peur et de violence.

 

À Annemasse, l’ancien hôtel Pax fut transformé par les autorités allemandes en prison clandestine. Utilisé principalement par la Gestapo, ce lieu servait à interroger, intimider, voire torturer des résistants ou des personnes soupçonnées d’aide aux fugitifs.

 

Dans cet environnement tendu, le Pax symbolise la répression exercée localement contre les réseaux de solidarité.

 

Le passage du Père Louis Favre, arrêté pour ses actes de protection et de soutien, en fait un lieu étroitement lié à l’histoire du Juvénat et aux engagements silencieux menés dans l’ombre.

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Un lieu discret, une fonction terrible

Entre janvier 1943 et août 1944, la prison du Pax à Annemasse a été le théâtre de la détention de plus de 1 500 personnes de douze nationalités différentes. Le registre d'écrou recense précisément 736 noms, mais il est probable que toutes les personnes détenues n'y aient pas été inscrites. Parmi les prisonniers figuraient des résistants, des passeurs, des civils accusés d'aide ou de silence, ainsi que des familles juives, dont 39 enfants.

Crédits : Ville d'Annemasse

Les conditions de détention étaient particulièrement dures : cellules surpeuplées, interrogatoires violents, isolement. Certaines personnes y restaient quelques jours, d'autres y subissaient des sévices avant d'être transférées à Bonneville, à Annecy ou vers des camps plus lointains. Le lieu incarne à la fois la violence de la répression et le courage silencieux de celles et ceux qui ont résisté ou aidé malgré les risques.

Un outil de répression locale

Utilisée par la Gestapo, parfois en lien avec la milice ou la police de Vichy, cette prison n’avait rien d’officiel au sens judiciaire.

Elle fonctionnait dans la clandestinité, en dehors de tout cadre légal.

On y enfermait des hommes et des femmes arrêtés sur dénonciation, lors de rafles ou après interrogatoire. Certains y restaient quelques jours, d'autres y subissaient violences ou pressions psychologiques avant d'être transférés à Bonneville, à Annecy ou vers des camps plus lointains.

 

L'incarcération du Père Louis Favre

Après son arrestation au Juvénat de Ville-la-Grand le 3 février 1944, le Père Louis Favre est conduit à la prison du Pax, à Annemasse.

 

Le Père Favre y est interrogé à plusieurs reprises par la Gestapo. Malgré les conditions dures et les pressions psychologiques, il reste silencieux sur les réseaux de passage et les personnes protégées par le Juvénat.

 

Durant son incarcération, il parvient à faire passer des messages vers l’extérieur grâce à sa sœur, Marie Favre, ce qui témoigne de sa lucidité et de sa volonté de continuer à agir, même depuis sa cellule.

 

Son passage au Pax marque le début d’un long calvaire qui le conduira ensuite à Annecy, puis à son exécution. 

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Cellule du Père Favre, Crédits : PMF74

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Registre du Pax avec le Père Favre et Frontin, Crédits : PMF74

Une mémoire toujours active et naissante

La Maison des Mémoires d’Annemasse, dont l’ouverture est prévue à l’automne 2025, s’installera dans les anciens locaux de la prison du Pax.

Le projet de réhabilitation vise à préserver la mémoire de ces événements tragiques. Le rez-de-chaussée du bâtiment sera aménagé pour accueillir des expositions et des parcours immersifs retraçant l’histoire de la Résistance à Annemasse. Une attention particulière sera portée à la scénographie, afin de rendre hommage aux victimes et de sensibiliser les visiteurs, notamment les jeunes générations, à l’importance du devoir de mémoire.

Ce lieu emblématique s’inscrit dans une démarche plus large de valorisation du patrimoine mémoriel de la ville, en lien avec d’autres sites historiques et initiatives locales. La Maison des Mémoires deviendra ainsi un espace de transmission et de réflexion sur l’histoire locale et les valeurs de solidarité et de résistance.

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